C’est toujours la faute à quelqu’un: Trudeau, Legault, les reptiliens ou un groupe de décideurs milliardaires qui contrôlent le monde! Ça fait tellement de bien de savoir qu’on a quelque chose à haïr! Quelqu’un sur qui mettre la faute pour notre misère quotidienne. Moi je dits toujours, si tu trouves que tout est de la marde, regarde l’élément central de ta journée… c’est toi mon ami!

Mais malheureusement, très malheureusement pour beaucoup de gens, le bordel dans lequel on est n’est pas le résultat planifié d’un groupe extra-terrestre. Ce n’est que l’addition de nos actions individuelles sur des milliers d’années! C’est plutôt vague je sais! Mettre la faute sur environ 80 milliards d’humains c’est assez dilué. Bonne chance pour les envoyer promener un à un sur les média sociaux! Surtout que 80% sont déjà morts! À qui mettre la faute du prix de l’essence à la pompe? Les raffineries? La marge au détail trop gourmande des stations de services? Et si on mettait la faute sur celui qui a inventé la roue? Sans cette innovation, les charrettes n’auraient pas existé, ni le commerce entre régions. Ainsi toute l’urbanisation serait basée sur la proximité d’un champs et de sa population qu’il nourrit. 

Si tout va mal c’est la faute à qui?
À tout le monde! La réalité dans laquelle on vit est qu’on arrive à un point dans l’histoire de cette civilisation où la croissance est terminée. Comme toute population animal, il y a une croissance de la population jusqu’à ce que les ressources deviennent plus rares. Ainsi les maladies arrivent, les prédateurs augmentent et la population diminue. Ces cycles se suivent constamment dans le monde animal. Selon les espèces, le cycle peut être de 5, 10 ou 15 ans. Quand on regarde ces vagues successives de loin, une population semble stable sur des centaines d’années. Les limites écologiques gardent cette population dans un ordre de grandeur viable qui lui permet cette stabilité dans un secteur donné en relation avec son milieu écologique. La croissance est toujours en lien avec la nourriture accessible. On parle alors d’énergie puisque les plantes absorbent l’énergie du soleil et la transmettent aux herbivores. Ils se font ensuite manger par les prédateurs puis les décomposeurs font le reste, et ainsi la roue tourne.

En l’an 500 à 1000 environ, la population de l’Angleterre est restée sensiblement la même. 500 ans de vie égale d’une génération à l’autre. Qu’est-ce qui s’est passé ensuite pour que la population commence à augmenter jusqu’aux milliards qu’on est aujourd’hui? Le charbon. Avec le début de l’utilisation régulière du charbon minéral, la population créait un surplus d’énergie.

Au fil du temps on a découvert le pétrole dont le diesel en premier. Très pratique comme combustible pour les trains, plus facile à transporter que le charbon et plus dense en énergie. Mais on ne peut pas transformer tout un baril de pétrole en diesel. Il y a un tas de sous produits. Comme la cire, le goudron, l’essence, le kerosen, le masout, l’essence etc. Donc par opportunisme, la société a utilisé différents produits dans différents usages qu’on connaît aujourd’hui.

Mais là, le problème c’est que ce n’est pas infini tout ça! Et rassurez vous! Je ne parle pas de peak de pétrole. C’est que plus ça va, plus ça coûte cher à produire parce que c’est de plus en plus loin, de plus en plus profond ou mélangé à de la roche ou du sable.

Mais le problème est que, si on retourne à notre base de la vie, le surplus d’énergie est ce qui permet la croissance (animal ou économique c’est pareil). Imaginez un groupe de chevreuils qui doit se déplacer de plus en plus loin ou en terrain de plus en plus difficile pour trouver sa nourriture. Éventuellement il va s’épuiser puis abandonner la recherche de cette source de nourriture même si elle est encore disponible très loin.

Donc on est là. Il n’y a malheureusement pas de coupable à pointer. L’humanité est comme un gigantesque mouvement de foule. (Un mouvement de foule est lorsqu’un grand groupe d’humains se déplacent de manière incontrôlée. On dit que ce mouvement a un âge mental d’un enfant de 3 ans. Chacun fait comme celui devant ou d’à côté sans vraiment prendre conscience des impacts de son mouvement individuel. Ça se termine où plusieurs personnes finissent piétinées ou écrasées sur un grillage.)

Donc ce mouvement de foule, comme un enfant, veut plus de gâteaux, plus de jouets et n’hésite pas à frapper quand ça ne fait pas son affaire. Il répond à ses besoins de base et réagit sur le moment.

Il n’y a pas de chef dans un mouvement de foule, personne qui dicte à personne quoi faire. Chaque individu répond rapidement aux stimulus qu’il reçoit sans vraiment réfléchir aux conséquences.

Mais l’humain doit trouver une cause, un responsable tangible qu’il pourra pointer du doigt pour ses malheurs. Et c’est là que les théories de conspiration et de complots devient tellement rassurantes. Ça donne une explication qu’on peut tenir dans ses mains. Mais il n’en est rien! Ce n’est qu’un tas d’humains en mouvements incontrôlés qui absorbent des ressources jusqu’à la fin. Jusqu’à ce qui la fête soit finie et qu’il ne reste plus de chips ni de bière.

Donc! Si vous ne voulez pas être celui qui a inventé la roue et qu’on pense à vous dans 10 000 ans, pensez à vos actions aujourd’hui! On ne sait jamais!